Marche Sensible OPUS 4 - Partage de l'Espace Public à l'heure de la sortie des écoles
Mardi 22 novembre 2022, à la tombée de la nuit
Coordonnée par Emilie Borel et Jean Baptiste Grison, avec la complicité de Gilles Kuntz, cette Marche Sensible avait pour but d'explorer ce lieu de croisement et de confrontations entre des réalités et des sphères de vies plurielles que sont les espaces qui entourent les écoles des quartiers prioritaires de la ville.
Doctorante en urbanisme aux laboratoires AAU (école d'architecture) et PACTE (Université Grenoble Alpes) Noa Schumacher, invitée à accompagner la Marche sensible, a proposé au participants de faire trois groupes d’observation distincts : Petits enfants (moins de 6 ans) - Enfants - Adolescents - Sans pour afin de se donner des points d’attention.
L'idée de cette marche sensible était de s’arrêter en différents lieux des quartiers sud de Grenoble : Village Olympique, Arlequin, Baladins, pour sentir l’ambiance, écouter puis observer la place que prennent les enfants et les jeunes dans ces espaces, en mettant entre parenthèse les remarques générales sur l’architecture ou l’aménagement des quartiers.
...Cette page, structurée autour du compte rendu de la Marche Sensible rédigé par Jean Baptiste Grison, membre du C2D, a pour but de vous permettre, à votre tour, de vous immerger en texte, en images et en podcast dans cette expérience sensible...
Bonne découverte !
Arrêt 1 : école Christophe Turc, Village Olympique
Point de départ de la Marche Sensible, ce premier arrêt est l'occasion de constater qu’il y a en réalité deux écoles Christophe Turc, à moins de 500 mètres l’une de l’autre (l’une à Vigny-Musset, l’autre au Village Olympique), ce qui vaudra au groupe quelques déboires pour se retrouver... et montre surtout la place importante de la jeunesse dans le quartier.
Rassemblé à 16 heures, le groupe se situe devant l’école juste au moment où les portes s’ouvrent : une clameur monte, et les parents (essentiellement des mères) retrouvent leurs enfants, discutent un peu. Les enfants jouent sur les structures urbaines présentes devant l’école, au prix parfois de quelques commentaires de parents méfiants : « ne monte pas là, tu vas tomber ! » Au bout de quelques minutes, les cris des enfants s’estompent et l’ambiance redevient plus calme. Quelques conversations parentales et enfantines se prolongent un peu, puis tout le monde se disperse progressivement dans le quartier. Le fait que les parvis des deux écoles Christophe Turc ne soient pas accessibles en voiture amène un constat partagé d’apaisement et de liberté pour les enfants qui évoluent dans un climat de sécurité, sous le regard de leurs parents.
Cliquez sur les images pour les agrandir et ici pour écouter le podcast
Arrêt 2 : dalle du Village Olympique
La météo n’est pas très propice à l’attardement des enfants ou des adultes dans l’espace public. Des parents récupèrent leur enfant à la crèche, d’autres enfants traversent avec ou sans leurs parents. Là encore, l'intérêt de l’urbanisme en dalle saute aux yeux : ici, pas besoin de tenir la main ! Quelques enfants de tous âges circulent en trottinette ou vélo. Le danger de la route est absent dans cet espace partagé.
Arrêt 3 : sortie du Collège Olympique
A cinq heures, la troisième étape de la Marche Sensible permet d'observer la précipitation de collégiens à la grille d’entrée de l’établissement, où un surveillant vérifie les carnets de correspondance qui signalent l’heure d’autorisation de sortie des élèves. On sent un certain empressement, mais la scène renvoie là encore la sensation d’un certain apaisement. Des groupes de discussion se forment durant quelques minutes. La plupart des jeunes s’éloignent à pieds, seuls ou en groupe.
Arrêt 4 : passage dans la galerie de l’Arlequin
Il fait maintenant nuit, et la galerie de l’Arlequin est presque déserte. Quelques individus pressent le pas autour de la place du marché. L’ambiance est sensiblement moins paisible que dans le Village Olympique. L’espace urbain y est moins soigné et la tombée de la nuit associée à quelques gouttes de pluie font que le groupe ne croisera pas d’enfants dans ce secteur...
Arrêt 5 : Le Patio et sa bibliothèque
La Marche Sensible se poursuit en suite à travers le Patio, puis dans la bibliothèque, dans laquelle l’espace dédié à la jeunesse occupe la plus large part du rez-de-chaussée. Un groupe de jeunes enfants écoute une histoire lue par une adulte. Quelques autres font leurs devoirs. Quelques-uns encore sont là avec leurs parents. L’aménagement du lieu donne une impression de convivialité (tapis, canapés), et le calme domine.
Traversée du parc Jean Verlac
Le parc est très peu éclairé la nuit, et le groupe ne s'y attarde pas. L’heure des jeux est passée, et le temps reste humide. La Marche Sensible se poursuit vers Grand’Place en passant devant une entrée de l’ENSAG, au moment où sort un groupe d’étudiants.
Arrêt 6 : Grand’Place
Sur la passerelle au-dessus du tramway, à l’entrée du centre commercial, le passage est assez important. Les enfants sont assez peu nombreux, mais les adolescents sont sensiblement présent. L’occasion pour Noa de rappeler que les résultats d’une précédente enquête avait montré que le centre commercial était un point de repère important pour les adolescents du secteur, qui s’y retrouvent volontiers.
Espaces apaisés du fait de l'absence des voitures et des nombreux chemins piétonniers, importance des espaces publics couverts tels que le Patio, espaces privés, tels que les couloirs de Grand'Place utilisés comme espaces publics, propices à la rencontre... cette Marche Sensible aura montré les différents usages de l'espace par la jeunesse et les enfants. Une réflexion à prolonger par le lecture de l'article de Fanny Vuaillat, rédigé à la suite d'une recherche menée à l'écoute des enfants d'Echirolles.
à votre tour de plonger dans cette Marche Sensible,
par l'intermédiaire de ce podcast,
réalisé par Célia Romand Bugni, créatrice du Podcast 6h06
Croquis de la Marche Sensible : Emdé
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